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NULLE PART AILLEURS

Alstom : rattrapons les coupables

13 Septembre 2016 , Rédigé par Alain Losco

Alstom : rattrapons les coupables
Alstom : rattrapons les coupables

13 septembre 2016 Laurent Maffeïs

La menace de fermeture de l'usine d'Alstom de Belfort, berceau du TGV, n'est pas une surprise. Elle est le produit logique des décisions de l'UE et des gouvernements français depuis 6 ans.

Les responsables les plus récents de ce désastre sont les anciens ministres de l'économie Macron et Montebourg. Les voir condamner cette fermeture est odieux. Car ce sont eux qui ont parachevé en 2014 le démantèlement d'Alstom, en vendant sa branche énergie à l'américain General Electric. Jean-Luc Mélenchon avait mis en garde le 16 mai 2014 : « que ce soit avec General Electric ou Siemens, Alstom est condamné à mort. Une fois séparé de la branche énergie, Alstom transport mourra à petit feu, faute de taille critique et d’adossement à un conglomérat regroupant plusieurs activités ». Faute de s'attaquer aux causes de ce désastre, les promesses actuelles du gouvernement de sauver le site ne valent pas mieux que les précédentes. Notamment celle de Montebourg vantant en 2014 une « négociation juste et équilibrée ». Ou celle de Macron prétendant en 2015 garantir la pérennité d'Alstom Belfort, tout en faisant l'inverse en soutenant le transport routier au détriment du rail!

Selon ses patrons, Alstom n'aurait plus assez d'argent pour investir et plus assez de commandes pour maintenir ses sites. La pénurie de capitaux est la conséquence directe de sa privatisation par étape depuis 1998. 6 milliards de bénéfices depuis 10 ans, auxquels s'ajoutent 4 milliards déboursés lors de la vente de la branche énergie en 2014 : cela fait 10 milliards qui auraient pu être réinvestis si les actionnaires ne les avaient pas pillés. Quant aux commandes, leur fléchissement résulte directement de la politique européenne d'austérité et de libéralisation. Les 4 paquets successifs de directives ferroviaires de l'UE ont réduit la part du rail par rapport aux autres modes de transport et déstabilisé les fleurons français de ce secteur. C'était d'ailleurs le but recherché. Déjà en 2011, pour bloquer tout soutien public à Alstom, la Commission européenne avait demandé qu'elle vende sa branche TGV à l'allemand Siemens!

Comme le propose Jean-Luc Mélenchon depuis 2014, il faut nationaliser Alstom pour pérenniser cette entreprise stratégique au service des immenses besoins ferroviaires du pays. Et désobéir aux normes européennes notamment pour réserver la commande publique locale et nationale de trains à Alstom. Contrairement à ce qu'a récemment dit Arnaud Montebourg aux Assises du Produire en France, on ne peut pas le faire sans « se confronter au droit européen et à droit constant ». Sur ce dossier comme sur les autres, c'est une mémoire citoyenne vigilante qui devra rattraper ceux qui ont échoué avec Hollande et Sarkozy.

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